Éric Liger au cœur de la métamorphose de Camus

Il n’aurait changé d’école pour rien au monde. Éric Liger, ancien directeur de l’école Albert Camus, évoque 26 années de transformations, d’évolution de la scolarité et des liens entre les populations. A travers un parcours toujours guidé par le bien-être des enfants.

En 2 mots

  • Arrivée à Coulaines : en 1989
  • Profession : enseignant, aujourd’hui retraité
  • Passions : sport (football, course à pied, vélo, natation…) et culture
  • Souvenir marquant à Coulaines : la construction du Pôle éducatif d’excellence Albert Camus
  • Lieu préféré à Coulaines : l’espace Henri Salvador, lieu culturel accessible à tous les enfants de la commune grâce au Programme de réussite éducative
coulaines

Éric Liger, les enfants et l’équipe enseignante de l’école Albert Camus peu de temps avant le départ en retraite du directeur.

Se frotter à la difficulté scolaire

La jolie maison est située dans un quartier calme tout proche de Coulaines. Éric Liger reçoit dans un salon confortable. Les murs sont tapissés de photos de famille. Grand et fin, l’ancien directeur de l’école Albert Camus a le regard vif et un sourire discret. Retraité depuis deux ans, il souhaitait « une rupture, un changement total ». C’est pourtant avec passion qu’il évoque sa carrière d’enseignant.

Éric veut devenir instituteur dès sa seconde. Après l’école normale, il commence par des remplacements. « J’ai parcouru toute la Sarthe, des coins les plus ruraux aux quartiers difficiles du Mans. » Pendant dix ans, il se passionne pour les publics difficiles. Il aime se frotter « à la difficulté scolaire, au handicap. C’était naturel pour moi d’aider ces enfants ».

Directeur de deux écoles

Vient le temps de choisir une commune et son école. Éric décide de se fixer là où se joignent ses deux passions : le sport et la culture. Il élit naturellement l’école Camus. « Coulaines a toujours eu cette image de faire beaucoup pour la jeunesse. Les populations, l’une aisée et l’autre en difficulté, très mixées m’intéressaient également. »

En 1989, les 160 élèves environ de l’école Albert Camus évoluent dans un vieux bâtiment des années 1970. Éric enseigne dans tous les niveaux. Il préfère « le CM1. Ce sont des élèves performants mais sans la pression du CM2 ». L’instituteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Il est nommé directeur de l’école élémentaire en 1999. Peu après, il prend la direction de l’école Victor Hugo. Il est alors à la tête des deux sites, soit « 250 élèves environ ».

À fond dans la réussite éducative

Courant des années 2000, les familles veulent construire dans les campagnes proches du Mans. Les écoles comme celles de Coulaines doivent faire face à une fuite des élèves. L’école Victor Hugo ferme alors ses portes. Les écoles maternelle et élémentaire Albert Camus fusionnent. Une expérience inédite pour Éric, qui reste directeur. « Super souvenir, car j’ai aussi toujours eu la chance de tomber sur des équipes enseignantes au top ! »

À cette période, l’État veut s’attaquer aux difficultés scolaires. Sous l’impulsion municipale, divers projets pionniers sur le département voient le jour. « Ils ont pris forme grâce à la création d’un Programme de réussite éducative, ou PRE. » Parmi les idées lancées, les clubs Coup de pouce, qui aident à la lecture hors temps scolaire, ont été créés à Coulaines. « Ça a été la période la plus intéressante de mes dernières années : ce travail en commun avec la mairie, les associations, le centre social, les parents d’élèves… Il y avait tout à créer ! »

Créer des liens entre les populations

Quelques années avant sa retraite, Éric Liger travaille dans les travaux. Toute l’école est reconstruite dans le cadre du programme de rénovation urbaine. Un pôle complet sort de terre. Le mieux : « avoir le gymnase intégré », sourit celui qui a pensé devenir professeur de sport. Le sport et la culture sont les leitmotivs d’Eric pour la réussite scolaire et la mixité sociale. Un mélange qui n’a jamais été simple à Camus. « Il y a toujours eu cette question en suspens : comment vivre ensemble ? C’est difficile. »

Malgré ces obstacles, « quitter cette école ne m’a jamais traversé l’esprit ». Parti à la retraite en 2015, l’homme s’est fixé de nouveaux défis. Il a quitté le milieu scolaire pour s’investir à fond dans le sport. L’athlète pratique de manière hebdomadaire la course à pied, le vélo et la natation. Vaincre la difficulté, c’est un sacerdoce.

 

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